Dans le Cap Ferret du paradis à l’enfer, nous avons suivi Marie une année au Ferret. C’était l’histoire d’un changement de vie, d’une reconnection avec soi-même et avec la nature. Marie fuit Paris, l’open space et un certain modèle de réussite sociale. Installée sur la presqu’île, elle expérimente la solitude, la rencontre, le plaisir de monter un projet, de tomber amoureuse, elle revit. Et puis, un soir tout bascule dans le drame, l’horreur absolu. Dans trop tard pour avouer, nous la retrouvons 7 ans après la nuit fatale, cachée dans le domaine de la Pointe, une propriété achetée à prix d’or par le nouvel homme de sa vie.

Trop tard pour avouer, le scénario

Remariée, maman d’une adorable petite Hannah née de son union avec Josh, un roi de la tech, Marie s’est installée au domaine de la Pointe rachetée à prix d’or par son Américain. Dans sa vaste maison avec vue sur la Dune du Pilat, elle vit cachée, dans l’espoir d’oublier son lourd secret.

Quand une tempête destructrice emporte une partie de la pointe et rappelle que l’érosion menace le Cap Ferret, Marie accepte de sortir de l’ombre pour s’engager en politique. L’enjeu écologique majeur ne peut la laisser hors du combat pour la survie de la presqu’île. C’est alors que le passé ressurgit sous les traits d’un témoin de l’année où tout a basculé.

Soutien de son amie Léa, candidate aux élections municipales de 2025, Marie est reconnue par le binôme du disparu lors de la présentation de la liste dans une cabane ostréicole. L’homme qui ne croit pas à la thèse de l’accident vient demander des comptes au nom de l’ami disparu. 

La peur, la culpabilité et les angoisses reviennent. Pour sa fille, parce que tout cela ne devait arriver, Marie doit continuer à se taire. Il est trop tard pour avouer, parler ne rendra pas le disparu aux siens. Mais comment éloigner la menace, faire chanter le maître-chanteur ? S’en suit un périple qui nous mènera jusqu’à Belle-île dans lequel la très sensuelle Marie entraîne Clément, le discret colocataire de ses années cachées.

 

Un soft polar sur le bassin d’Arcachon

Pour son second roman, Sophie Juby balance entre romance et polar. Fidèle à son Bassin chéri, elle inscrit son récit dans le décor sublime de la presqu’île où l’héroïne semble avoir enfin trouvé la paix. Malheureusement le temps des déjeuners entre copains et de la rencontre amoureuse ne dure pas. Trop tard pour avouer n’est pas un roman Feel Good, en voici la preuve :

C’est sans compter sans l’intervention d’une personne de l’assistance. Dès que les photographes rangent leur appareil, un homme s’approche pour l’interpeller.

Bonjour.

Marie feint de ne pas entendre, elle se dirige vers le buffet. Elle s’empare d’un verre de blanc, mime un toast à l’assistance et le porte à ses lèvres. Elle ferme à demi les yeux, une façon de se concentrer. Le regard a glissé sur elle comme une onde glacée. Elle connaît cet homme. Il appartient à ses mauvais rêves. Surtout le maintenir à distance. Se dérober à son regard. Il faut partir et vite. Elle avale son verre d’un trait pour se donner du courage. L’onde glacée se transforme en bouffée de chaleur. Son estomac se noue, se tord et refoule l’alcool qui revient en bouche chargé d’amertume. Elle tremble, ses jambes se dérobent sous elle. Elle se retient à la table. Ses oreilles bourdonnent. Elle va vomir. Non ! Elle ne doit pas bouger, pas manifester d’étonnement ou de crainte. Elle ravale l’infâme relent. Un goût acre lui reste en bouche. Des gouttes de sueur perlent à son front, des larmes lui montent aux yeux. Elle tient bon. Toujours face au buffet, tournant le dos à l’assistance, elle compte cinq respirations et se prépare à quitter la cabane.

Et un chapitre plus tard :

Vient un premier appel, puis un second. Le numéro lui est inconnu. Elle ne répond pas. Elle n’écoute pas le répondeur. Arrive un SMS. 

Bonjour. Je suis Franck, le second du Wakamé. Vous vous souvenez ? Le restaurant a fermé après la disparition du patron.  C’est de cela dont je veux causer avec vous. Parce moi, j’ai perdu mon job et mon meilleur pote. Et vous, vous avez des choses à m’expliquer. Rappelez-moi. Merci.

De quoi veut-il parler ? Que sait-il ? Il cherche à m’impressionner. Je ne flancherai pas. L’enquête est close depuis longtemps.  Rien ne m’oblige à lui répondre. Je ne le ferai pas. J’éteins mon portable. Je pose l’appareil sur ma table de travail.  C’est aussi simple que cela. Voilà, l’écran est noir.  Surtout je ne rallume pas. Je respire. 

Trop TARD POUR AVOUER de sophie jubY