Christo a enfermé l’Arc de Triomphe sous 25 000 mètres de toile argentée. L’oeuvre éphémère restera visible du 18 septembre au 3 octobre. Que penser de cet art, êtes-vous pour ou contre l’empaquetage de l’Arc de Triomphe ?

J’ai eu la chance de séjourner à Paris en fin de semaine. Entre nouveaux musées et temple du shopping, Des champs Élysées à la Concorde, je me suis régalée de Paris et j’ai adoré cet air nouveau qui anime la capitale. Nous avons marché sur les quais rendus aux piétons, nous avons paressé sur l’herbe des jardins des Tuileries et remonté les Champs Elysées débarrassés de tout trafic automobile. Quel bonheur ! Le geste esthétique de Christo, je suis fan et je vous dis ici pourquoi.

Street Art, l’Arc de Triomphe empaqueté par Christo. Photo Sophie Juby

Les contre parlent de folle dépense et de geste inutile.

Comment ne pas les suivre ? 14 millions d’euros pour une oeuvre vouée à disparaitre, on pourrait regretter la dépense. Mais attention, avant de crier au gaspillage, il faut savoir que l’installation s’est auto-financée et que nul argent public n’a été dépensé.

Les autres s’emballent pour le projet fou

Comment ne pas adhérer à au rêve de Christo ?

L’idée de l’empaquetage est présente dans l’oeuvre de l’artiste depuis des dizaines d’années. Après le Pont Neuf et le Reichstag, Christo s’est intéressé à l’Arc de Triomphe. Je ne connais pas les motifs de son choix, les raisons qui lui ont fait choisir ce symbole des gloires Napoléoniennes mais j’imagine qu’il n’a pas travaillé au hasard. L’Arc de Triomphe fait parti des ces monuments à la symbolique si forte qu’oser en détourner l’usage était déjà un exploit. Mettre en forme le projet a pris des années. Le créateur a disparu mais sa compagne Jeanne-Claude a repris le flambeau pour que l’empaquetage se fasse. Et nous les spectateurs, nous ne pouvons qu’être admiratifs devant tant de persévérance et de passion.

Une oeuvre gratuite et accessible

Samedi 18 septembre, comme de nombreux parisiens, je remontais les Champs Elysées en direction de l’oeuvre, fascinée par sa monumentalité. Cet Art de Triomphe que nous avions oublié m’apparaissait dans toute sa splendeur, débarrassé de sa circulation automobile, rayonnant de mille éclats argentés. Je marchais vers ce symbole de la République en compagnie de français de tout bord, de tout âge et de toutes origines. N’était-ce pas un magnifique rassemblement, une nouvelle communion ?

Une fois au pied du monument, chacun vivait l’art à sa façon. Tous prenaient des photos, immortalisaient la scène, créant ainsi une multitudes d’oeuvres dont l’original disparaîtra bientôt.

Alors pour ou contre l’empaquetage de l’Arc de Triomphe, la question ne devrait pas faire débat. Pour, absolument pour. Il est temps que l’art s’installe dans la rue, hors des murs et des espaces confinés du musée.