Je suis de celles qui passent une bonne partie de leur journée derrière un écran. Depuis mon bureau en home office, j’écris des chroniques, un troisième roman ou je surfe sur le net à la recherche d’info sur la planète Food. Et souvent vers 16h, je ressens comme un vertige, la sensation étrange de vivre dans ma grotte. Il me prend alors l’irrésistible envie de retrouver le vivant, des humains qui parlent et respirent. C’est le moment de faire un Coffee Book Break, une pause plaisir dans un lieu cosy avec un bon roman, histoire de reposer ses neurones et d’échanger un sourire et quelques mots.

Elle voulait juste être heureuse, Editions Albin Michel.

Une histoire de rencontres et de coup de foudre à répétition.

L’héroïne de Géraldine Dalban-Moreynas est une sérial loveuse dotée d’une vie amoureuse en mode ascenseur émotionnel. On la suit sur cinq années dans une succession de coups de foudre, d’histoires passionnelles et de ruptures. Dans ce roman, on tombe amoureux au premier rendez-vous, on monte très vite au dernier étage quitte à redescendre à la cave trois pages plus loin. Cela pourrait être fatigant, c’est surtout touchant comme le récit d’une bonne copine qui enchaînerait les belles rencontres et les départs en mode ghosting. ( le ghosting, pour ceux qui ne décodent pas le terme vient de l’anglais ghost : le fantôme. Ghoster quelqu’un est une vilaine pratique qui consiste à couper toute communication de façon brutale et définitive, disparaître de sa vie en silence)

Elle voulait juste être heureuse, l’histoire d’un changement de vie

Une femme chef d’entreprise dans la communication étouffe dans sa vie professionnelle malgré un incontestable succès.C’est le thème secondaire mais si actuel du livre. En parallèle aux histoires d’amour sans succès, l’auteur nous entraîne sur le sujet du changement de vie. Tout plaquer pour un métier passion, on en rêve tous et l’héroïne se lance, on adore son audace.

Le style punchy de Géraldine Dalban-Moreynas.

Amours et changements de vie sont des thèmes classiques du roman moderne ( tu te rappelles Le Cap Ferret du Paradis à l’Enfer de Sophie Juby, c’était déjà cela) et pourtant Elle voulait juste être heureuse nous surprend. Cela tient au style très particulier de l’auteur, direct et efficace. Les personnages principaux ne sont pas nommés, L’héroïne, son bel amour sont appelés elle, il. Le récit avance à coup de très courts chapitres et de phrases minimalistes. Ce n’est pas un roman, c’est un long cri.

Que dire de plus ? Difficile sans dévoiler l’intrigue et la chute qui font tout l’intérêt du livre. Je vous laisse le découvrir par vous-même et vous souhaite de passer un très bon Coffee Book Break avec lui.