M’aimera-t-il en Polonaise ? c’est un roman FEEL GOOD

Le titre à la hauteur du personnage, la fantasque Anastasia nous parle déjà d’amour et de rencontres. Sophie Juby vous propose son conte de Noël, une histoire tendre pour affronter l’hiver sous un plaid moelleux, un thé bien chaud à portée de main.

Qu’est-ce que cela raconte ?

Entre son job de professeur des écoles, ses jumelles Capucine et Lilas, son chien Charly, sa meilleure amie Karine, son ex et les autres, Stasou a une vie bien remplie. Il ne lui manque qu’un homme et pas que la nuit. La vie en solo ça pique côté du coeur. Alors quand Romain, le pilote rencontré sur les réseaux l’invite à la Corniche, le restaurant le plus stylé du bassin d’Arcachon, elle s’emballe. Anastasia redevient la fille de la boulangère de Libourne qui rêvait de paillettes pour sa princesse. Malheureusement, la vie n’est pas simple pour la presque quadra. Le rendez-vous lui réserve bien des surprises et à nous aussi qui suivons avec tendresse les péripéties notre héroïne, petit bout de femme à la longue tresse rose.

Un livre rythmé par 10 illustrations signées Nina Bruneau.

En bonus, cher lecteur vous serez récompensé par 10 illustrations qui apportent une respiration dans le récit et donnent à voir les héros à la manière des livres de notre enfance. Pour dessiner l’impertinente Anastasia, j’ai fait appel à Nina Bruneau, une géniale illustratrice Bordelaise qui a su traduire les mots avec malice et fraîcheur.

M’aimera-t-il en Polonaise ? les premières pages

Introduction – Toute une nuit à l’attendre

Quel endroit fabuleux, quel décor pour un premier rendez-vous ! Me voilà devenue princesse par la magie d’une rencontre. 

Tu peux être fière, maman, je suis invitée à la Corniche, le plus stylé des restaurants du bassin d’Arcachon. Je l’attends à la table réservée à mon nom, quelle délicatesse.  Trop chou cette attention, tu ne trouves pas ?

  Ça me touche énormément et confirme mes premières impressions. Romain, je l’imagine tendre et humain, un gentil caché sous un visage au carré. Si tu me voyais, je ressemble à ta chérie d’autrefois. Tu te rappelles quand on allait en concours ? Bouclée, maquillée et habillée de satin rose, j’avais tout de la poupée. Tu veux une photo ? Cela fait un moment que tu ne m’as pas vue en robe du soir. Mon prince est en retard, cela va me détendre de t’envoyer un selfie. Je n’en peux plus d’attendre coincée sur une chaise haute avec Charly qui ne tient pas en place, qui tournicote autour de la table en frétillant.

  • Allez viens mon chien. Doucement ! Je n’ai que deux pattes. Voilà, regarde, c’est chouette, non ?

Charly ne répond pas, tout occupé à se faire remarquer d’une petite chienne de salon qui s’amuse devant la terrasse. Il irait bien renifler par là-bas et se rouler sur la dune avec elle.

  • Stop, on ne va pas plus loin. Impossible de marcher dans le sable avec dix centimètres de talon. Avoue que c’est grandiose ce paysage façonné par les vents et les courants marins. La drôle de montagne sur ta gauche, c’est la Dune du Pilat, un Everest de sable et en face l’iconique Cap Ferret. Au milieu, le banc d’Arguin, un îlot de sable où tu adorais chasser les oiseaux marins avant que cela te soit interdit. Tu t’en rappelles au moins ? 
  • Non, aucun souvenir. Je m’en serais doutée. Greg me dit que tu comprends tout et te parle comme à un bon copain. En vrai, tu fais mine de participer à la conversation mais au fond tu t’en fous de nos histoires d’humains. 

Maintenant la photo. Je lui mets quoi à maman en fond, la dune ou le bassin ? Les deux, elle sera contente. Rien ne lui fait plus plaisir que de me voir parée comme une reine. Voyons voir ? Je suis comment ? Je ne sais pas, j’ai oublié de prendre un petit miroir.

  • Tu veux en être ? Ok, tu as une bonne bouille. Je te mettrai sur mon insta. Je m’accroupis pour être à ta hauteur, n’en profite pas pour me démaquiller d’un coup de langue.   Mon rouge à la fraise a bon goût mais c’est pas pour toi. Là, ne bouge plus. Voilà, c’est fait. On y retourne ? Charly ? 

Et hop, dès qu’il entend son nom, mon border collie vient chercher un câlin en se trémoussant comme une danseuse orientale. Un bisou pour me faire pardonner de le traiter en chien et nous retournons à notre table. Pas de bonne surprise, mon prince n’est pas arrivé dans l’intervalle. Les minutes passent, élastiques comme l’ennui. Je consulte toutes mes messageries, aucun signe, mon écran reste désespérément muet. Le serveur revient une deuxième fois pour prendre la commande avec une pointe d’ironie dans la voix. Lui aussi, il lui tarde de voir arriver mon partenaire. 

  • Une bouteille de Champagne bien frappée, merci. Avec deux coupes, s’il vous plaît. 

Eh bim ! C’est dit d’une voix ferme, de celles qui ont l’habitude et n’attendent pas un homme pour s’offrir un verre. En même temps je justifie ma réservation en première ligne. Impossible d’occuper une table face au bassin sans consommer.

Ma commande passée, je cherche une occupation pour le temps qu’il me reste à patienter. J’ai déjà consulté mon portable, répondu à tous les messages en attente et liké cinquante photos. Je commence à regretter d’être venue. 

Efficace et professionnel, le serveur revient rapidement, installe verres et flacon et interroge pour le service. 

  • Vous pouvez ouvrir la bouteille, je vais goûter. Cela va le faire venir plus vite. C’est ce qu’on dit n’est-ce pas ?
  • On le dit. Très bonne dégustation madame.

C’est moi ou je l’ai vu sourire ? Le serveur pense que je viens boire en solo ? Qu’importe. Ce champagne coûte l’équivalent d’un billet du Céline World Tour en place V.I.P donc je vais le savourer. A ta santé ma belle. 

Hummm, quel bonheur, je croque les petites bulles acidulées qui roulent sur ma langue. Les yeux fermés, je me laisse griser par l’ambiance festive, les bruits des convives et l’air frais de la mer. Ma coupe est finie, le garçon a remarqué et me ressert en souriant. Ai-je l’air si perdue ? 

Que fait-il ? Me serais-je totalement trompée sur le personnage ?

Je n’en peux plus d’attendre sous les regards amusés de mes voisins de table. Un dernier verre et je pars. Attends, j’ai bien entendu, un message. Ah voilà. Grrrrr … C’est maman, toujours inspirée dans ses critiques. Mon rouge me fait une bouche pivoine, ma robe est trop moulante et ma coiffure banale. Les princesses ne sont que douceur, elles ont les lèvres simplement colorées de rose, ne portent pas de robe fendue jusqu’à la cuisse et relèvent leurs cheveux dans un délicat chignon dont s’échappent quelques mèches folles. 

Maman, tu me décourages avec tes remarques blessantes alors que j’aurais tant besoin d’être rassurée. Maintenant, tu as peut-être raison, je ne suis pas aussi belle que dans tes rêves de gloire. Ma tenue de geisha, mes mèches roses tressées de fuschia sont trop voyantes et trop exotiques pour un restaurant chic mais je n’avais rien de plus classe que ce long fourreau rose imprimé de bambous.

Je trouvais amusant pour une première rencontre de me présenter en femme fleur mais au final, c’est pathétique et nul prince ne viendra embrasser ma bouche dessinée à la japonaise.

Charly, rendons-nous à l’évidence. Mon rendez-vous ne viendra plus. Si nous restons, un mec bien lourd va oser m’aborder et ça j’en mourrais de honte. C’est mort pour cette fois, on rentre.

Humiliée et malheureuse, Anastasia abandonne la scène. D’un claquement de langue, elle réveille son compagnon à quatre pattes qui rêvait d’une balade romantique sur la dune en compagnie de la petite croisée en terrasse. Charly resterait bien dans ses songes, à faire le beau devant la York mais bon compagnon, il ouvre les deux yeux et se lève. Son tempérament joyeux prend le dessus, puisqu’on veut qu’il avance, il gambade vers la sortie en trainant sa maîtresse après lui. Le duo se fraie un chemin parmi les tables et regagne le parking en semant la pagaille derrière eux. 

Dans le brouillard des larmes qui lui sont venues de sa piteuse retraite, Anastasia perd l’équilibre et se rattrape à un guéridon de service chargé d’un plateau d’huitres et de deux rafraîchissoirs. Son geste brusque fait glisser la desserte qui tel une quille de bowling s’écrase au sol en emportant dans sa chute les deux seaux à glace placés à côté.  

Anastasia, consternée, se précipite pour ramasser la vaisselle éparpillée mais le maître d’hôtel s’interpose. Rapide et professionnel, il laisse un serveur récupérer glace pilée, coquilles et citrons pour s’occuper de raccompagner la maladroite à sa voiture. Malgré une cheville foulée, elle affirme que tout va bien alors il abandonne cette drôle de cliente, petite femme à la peau couleur de lait et à la longue tresse rose pâle qui gagne le parking en boitillant. 

La suite dans le roman à commander sur le site.

Si vous voulez la suite, il vous faudra commander ici (expédition possible en France et partout dans le monde). M’aimera-t-il en Polonaise est sorti en auto-édition. J’ai travaillé sur commande et pour ce roman, j’ai lancé la fabrication dès que nous avons atteint les 100% de pré-commande. Certains avaient réservé leur exemplaire et je les remercie encore pour leur confiance et leur fidélité. Je serai ravie que beaucoup d’autres nous rejoignent dans cette aventure.